Every Rose Has It's Thorns ∆ BLAKE && EDEN

every rose has it's thorns

« Si tu veux mon avis, cette fille doit quitter. Elle représente une nuisance! » s’exclame Bentley. Malgré que devant elle, il est tout aussi serviable et amical, il n’apprécie pas du tout l’arrivée subite d’Eden dans le manoir des Dubois. « Une nuisance?! » intervient Pandora, incrédule « Une nuisance pour qui? Et surtout, pourquoi? Cette fille a besoin d’un endroit où rester... Il est complètement hors de question qu’on la jette à la rue! » « Et pourquoi pas?! Il y a des endroits où elle peut dormir, hors du manoir! Pandore, réfléchis un peu! Elle n'a pas sa place ici! » « Non, mais j’hallucine! Blake, dis quelque chose, bordel! », l’interpelé jette un bref regard à ses compagnons sans nécessairement savoir quoi dire à ce stade-ci... Cela ne fait que quelques heures qu’Eden est arrivée au manoir et, déjà, elle cause de nombreux conflits entre Bentley et Pandora... Leotny, quant à lui, demeure silencieux... Mais Blake sait pertinemment qu’il est du côté de la jeune femme... Après tout, ce fut partiellement son idée d’héberger Eden dans le manoir. « Blake... », la voix fragile de Pandore le tire de ses pensées, forçant ainsi l’héritier à plonger son regard dans le sien. Elle le supplie du regard et s’il y a bien une personne dans ce monde qui puisse faire changer d’avis Blake, c’est bien Pandore. « Bentley... », prononce-t-il enfin d’une voix grave. « Prépare-lui la chambre d’invités. », conclut-il à contrecœur. « Blake, tu fais une grave erreur, ce n’est.. » « La fille reste et si jamais tu oses encore prétendre que tu peux prendre mes décisions, ce n'est pas elle qui se retrouvera seule au fond du ruelle guettant la mort, ce sera toi. Mon manoir. Mes ordres. », siffle Blake entre ses dents serrés, la menace pouvant clairement se lire à travers son regard. Avant même que Bentley aie la chance de riposter, Blake se dirige vers les escaliers qui mènent à sa chambre.

Au fond de lui, il sait très bien qu’il ne peut laisser Eden vivre ici... ou plutôt : il ne désire pas qu’elle demeure avec eux. Mais quelque chose en lui lui dicte qu’il doit au moins donner une chance à Pandore... Qu’elle n’a jamais tort dans ce genre de situation... Après tout, elle est mieux placée que lui pour ressentir de l’empathie envers les gens... Peut-être devrait-il laisser une chance à cette Eden?... Et ce n’est qu’après avoir ouvert la porte de sa chambre qu’il chasse toutes ces idées de sa tête et que la colère s’empare de son être. Une colère fulgurante, une colère destructive. Debout devant ses yeux se tient Eden... Et devant cette dernière se tient la Rose. « Qu’est-ce que tu crois que tu fais? » demande-t-il doucement, malgré la colère. Il s’avance dangereusement vers Eden avant de la pousser, brusquement, afin de se positionner entre elle et la Rose, et tout en hurlant enfin « Qu’est-ce que tu fous ici?! »

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Assise dans le moelleux et confortable fauteuil que lui a désigné Pandore il y a déjà une heure de cela, Eden s’ennuie à mourir. Si les flammes qui brûlent dans l’âtre l’ont captivée durant un moment, son intérêt s’est dissipé depuis longtemps déjà. Elle n’a absolument rien à faire : la pièce, bien que magnifique, est d’un ennui mortel. Aucun bouquin à feuilleter, aucune fenêtre pour observer l’extérieur. Elle a bien tenté de faire une sieste en s’installant confortablement sur son fauteuil, mais on dirait bien que Morphée boute Eden. C’est dans un soupir qu’elle se lève finalement, abandonnant la pièce dans laquelle elle se trouve depuis tout ce temps. Pandore et Leotny l’ont bien prévenue de ne pas bouger, mais pourquoi les écouterait-elle ?

C’est d’un pas lent qu’elle entreprend sa découverte du manoir, son regard s’arrêtant un peu partout. La décoration aurait pu être lourde, mais le tout est si bien agencé qu’elle ne peut s’empêcher d’être impressionnée par ces lieux. C’est tout naturellement que ses pas la mènent vers une pièce en particulier, parce que la lourde porte faite de bois l’attire. On devine dès le premier coup d’œil qu’il s’agit là d’une pièce privée, et c’est justement cette intuition qui attire Eden. La curiosité est un bien vilain défaut, mais c’est l’un des traits de personnalité qui caractérise bien la jeune femme. Une fois dans la pièce, elle est plutôt déçue. Elle se serait attendue à une pièce remplie de trésors et de richesses, et non pas à une simple chambre. Enfin, la pièce est magnifique, à l’instar de tout le manoir. Mais à quoi bon pénétrer l’impénétrable si ce n’est que pour s’extasier face à l’édredon ou l’immense baie vitrée ?

Alors qu’elle s’apprête à tourner les talons, son regard est attiré par une fleur. En apparence, il s’agit là d’une rose toute normale. Mais elle sent que cette fleur a quelque chose de particulier, comme une aura qui l’attire aussitôt vers elle. Lentement, elle s’approche de la fleur, comme hypnotisée par elle. Est-elle folle, ou aperçoit-elle une légère lueur émanant de la fleur ? Elle lève un doigt, s’apprête à caresser un pétale… « Qu’est-ce que tu crois que tu fais? » Elle sursaute si violemment qu’elle pousse un petit cri, son visage se tournant aussitôt vers Blake. L’assaut dont elle est victime la pousse à reculer de plusieurs mètres, alors que son regard pétrifié observe le visage furieux de Blake. « Qu’est-ce que tu fous ici?! » « Je ne sais pas ! Je suis désolée ! » Soyons réalistes, tout ce que la jeune femme ressent est la peur malsaine qui s’insinue en elle. Blake l’effraie, et elle n’a qu’une seule envie : mettre le plus de distance possible entre lui et elle. Mais elle ne bouge pas, terrorisée.

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« Je ne sais pas ! Je suis désolée ! » Elle est sincère... Elle est si pure et innocente... Mais surtout, elle est effrayée. Tellement effrayé qu’un être sensé lui aurait demandé pardon. Un être sensé lui aurait expliqué sa colère... Un être sensé aurait pardonné son invité de sa curiosité et lui aurait demander de mettre cette situation gênante derrière eux... Même qu’un être sensé lui aurait demandé si désire quelque chose à manger, par exemple. Un être sensé lui aurait présenter la chambre dans laquelle elle passerait ses prochaines nuitées jusqu’à ce qu’elle soit suffisamment indépendante pour affronter le monde extérieur.

Mais Blake n’est pas un être sensé.

« Désolée? » demande-t-il tout en inclinant la tête sur le côté, considérant son interlocutrice avec interrogation. « Crois-tu sincèrement que le fait que tu sois « Désolée » change quelque chose à ce que tu as fait? », il hoche négativement la tête alors qu’il s’avance dangereusement vers Eden jusqu’à ce qu’un mur heurte le dos fragile de sa précieuse invitée. « Dis moi, Eden.. » souffle-t-il entre ses dents serrées « Sais-tu ce qui est arrivé au chat qui fut guidé par sa propre curiosité? » il la fixe longuement, laissant planer un lourd silence avant de reculer. « Qui t’a donné la permission de venir ici? » demande l’hôte avec une colère et un agacement singulier.

Ses pas le mènent à nouveau vers sa précieuse rose dont une nouvelle pétale retrouve les quelques autres nappées sur une très petite partie de la table. L’inquiétude se trace aux traits crispés de Blake alors qu’il n’arrive pas du tout à comprendre cette plante qui, très récemment, meurt tranquillement après de longues années de vie. Il ne peut se souvenir du jour où il a reçu cette rose, tous ses souvenirs datant de son enfance ne sont que plusieurs morceaux éparpillées, quelques unes perdues à tout jamais, du casse-tête que représente son existence. Soudain, le souvenir de la précense d’Eden vient heurter sa conscience et c’est à ce moment que toute sensibilité s’efface de ses traits, invitant de nouveau la colère à s’y installer. « L’as-tu touché? » demande-t-il d’une voix dure, tournant que très peu la tête et regardant Eden du coin de l’œil.

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« Désolée? Crois-tu sincèrement que le fait que tu sois « Désolée » change quelque chose à ce que tu as fait? » Mais qu’a-t-elle fait de si mal, outre observer une simple fleur ? Appuyée contre le mur, Eden ne quitte pas Blake du regard. Elle a peur, c’est évident. Sa respiration est saccadée, et son cœur bat si vite et si fort qu’elle a l’impression que le bruit qui résonne dans sa tête emplit toute la pièce. « Dis moi, Eden.. Sais-tu ce qui est arrivé au chat qui fut guidé par sa propre curiosité? » Elle hoche négativement la tête, ignorant où Blake veut en venir. Elle a envie de pleurer, de disparaître. Mais qu’a-t-elle dont mérité pour se retrouver ici ?!

« Qui t’a donné la permission de venir ici? » « Personne ! » Elle ne voudrait pas mettre en danger ses nouveaux amis. Qui sait de quoi ce Blake est capable, après tout ? Il pourrait carrément l’assassiner en cet instant précis, elle en est certaine. Elle a l’impression qu’elle est à l’aube des derniers instants de sa vie. « C’est moi qui est venue ici, je cherchais la salle de bain ! » Mensonge bien stupide, mais c’est la seule chose qui lui soit venue en tête. « J’ai aperçu la rose, et elle est tellement magnifique, j’ai juste voulu m’en approcher pour mieux l’observer. Je suis désolée ! » Elle répète ce mot, encore. Comme s’il pouvait changer quelque chose, comme s’il pouvait balayer la fureur, voire la haine qui brille de mille feux dans le regard de Blake.

« L’as-tu touché? » Elle hoche la tête, le regard empreint de sincérité. « Je ne veux pas te mentir : je voulais le faire, je voulais toucher un pétale. On dirait de la soie ! Je n’ai jamais vu une telle chose, et pourtant je suis fleuriste. » C’est vrai, à Paris, elle passait ses journées à s’occuper des fleurs les plus précieuses et les plus rares, et jamais elle n’a vu une fleur arrivant à la cheville de cette unique rose. « Mais je te jure que je n’y ai pas touché. » Elle serait prête à promettre n’importe quoi pour que Blake la laisse tranquille.

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« J’ai aperçu la rose, et elle est tellement magnifique, j’ai juste voulu m’en approcher pour mieux l’observer. Je suis désolée ! » Blake la considère quelques secondes avant de finalement quitter pour rejoindre ladite rose. C’est vrai qu’elle est particulière, voir même magnifique. Elle n’a rien des roses qui ont su attirer l’attention de Blake, ou même de celles qu’offrait le géniteur Dubois à sa femme... Suspendue dans les airs sans source gravitationnelle, la rose émane une lueur d’un rose enchanteur et envoutant. Un rose fantasmagorique dont il est uniquement question dans les contes de fées. Pour tout vous dire, Blake n’a jamais vu une telle rose auparavant et malgré ses nombreuses envie de la détruire, une partie de son âme est relié à cette rose et il ne peut en expliquer l’attachement. Ron regard se baisse sur les pétales meurtris et malgré qu’on n’en compte que quelques unes, les prochaines ne tarderont à suivre. Ces pétales, ayant perdues leur couleur féériques, ont perdues toute vitalité que la rose leur offrait et, désormais, ne sont que d’une teinte de gris digne des plus ternes.

« Je ne veux pas vous mentir : je voulais le faire, je voulais toucher une pétale. » À cet aveu, Blake fronce les sourcils. Néanmoins, il n’est pas surpris de cette envie qui a possédé Eden... N’importe quel être aurait été piqué par cette envie ! Mais personne n’a osé le faire jusqu’à présent, ceci incluant Blake. « On dirait de la soie ! Je n’ai jamais vu une telle chose, et pourtant je suis fleuriste. Mais je te jure que je n’y ai pas touché. » Les traits durs, il pivote toutefois face à Eden et la considère quelques secondes avant de prononcer, très froidement « Tu es fleuriste? » tout en croisant les bras. Tiens, cette nouvelle lui est relativement utile. Si Eden est fleuriste, elle doit probablement savoir ce qu’il faut faire pour sauver la rose? ... Autrement dit : Eden peut être utile à Blake. Lui donnera-t-il, cependant, la satisfaction de savoir cette notion de « besoin » ? ... Jamais !

« Tu es fleuriste, et pourtant tu n’as jamais vu une fleur de ce genre? Hmm. », Blake hausse les épaules avant glisser le dôme protecteur par dessus la fleur. « Saches que tu n’as pas ma permission d’entrer dans cette pièce » gronde-t-il avec autorité... « Et tu as encore moins la permission de ne serais-ce qu’effleurer cette fleur! » Il marque une brève pause avant de poursuivre « Mais... Tant que tu es ici, trouves-moi la provenance de cette rose... » ses traits redeviennent peints de menace « Mais si tu lui touches, sois certaine que tes doigts ne survivront pas la nuit! »

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« Tu es fleuriste, et pourtant tu n’as jamais vu une fleur de ce genre? Hmm. » Elle hoche la tête rapidement, son regard se détachant enfin du visage haineux de Blake pour se poser de nouveau sur cette fleur si particulière. « J’ai vu des centaines, des milliers de roses. Jamais l’une d’entre elle n’a ressemblé à celle-ci. Elle est spéciale. » « Saches que tu n’as pas ma permission d’entrer dans cette pièce. Et tu as encore moins la permission de ne serais-ce qu’effleurer cette fleur! » Elle hoche la tête, de nouveau. Lentement, cette fois. Elle a bien appris sa leçon, elle ne fera plus rien qui risque de choquer Blake. Elle ne le connaît pas encore, mais a bien l’impression que l’impulsivité qui semble si bien le caractériser pourrait avoir de lourdes conséquences si elle ose la provoquer de nouveau. « Mais... Tant que tu es ici, trouves-moi la provenance de cette rose... » Cette fois, elle hausse un sourcil. Comment ? Comment veut-il qu’elle trouve une information sur cette fleur ?! Elle est dans une ville qu’elle ne connaît pas, une ville qui ne semble même pas exister ! « Mais si tu lui touches, sois certaine que tes doigts ne survivront pas la nuit! » Effrayée, elle observe longuement Blake, le silence emplissant la pièce dans laquelle ils se trouvent.

Lentement, elle lève les bras, et pose les paumes de ses mains sur le torse de Blake, exerçant une légère pression afin qu’il recule. La proximité qu’il lui impose commence à l’incommoder. « Je peux essayer, mais sans internet ou sans pouvoir toucher la fleur, j’ai bien peur que ce soit impossible. » Elle soupire, longuement. « Tu sais pourquoi aucun électronique ne semble fonctionner ici ? C’est embêtant. » Par ailleurs, y a-t-il seulement de l’électricité ? Jusqu’ici, toutes les lumières qu’elle a vu étaient des bougies… « Depuis combien de temps possèdes tu cette fleur ? »

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E­­lle glisse ses mains sur son torse, y exerçant une pression significative.. Hébété, Blake baisse les yeux vers les petites mains d’Eden, pris entre l’envie de reculer brusquement en la grondant sévèrement pour cette ineptie, ou de doucement retirer les mains de la jeune femme de son torse et, pour la première fois de son existence, suivre les directives d’une autre personne. Statufié, ce simple contact arrive à créer en Blake un sentiment équivalent à un être qui se fait brutalement électrocuter par un manque de tact. La respiration cessée, il glisse ses mains glaciales sur celles d’Eden, son regard baigné dans le sien (regard qui, avouons-le, n’est caractérisé que de malaise et de contrariété) et recule…  « Je peux essayer, mais sans internet ou sans pouvoir toucher la fleur, j’ai bien peur que ce soit impossible. » Un bref soupir émane des lèvres de Blake alors qu’il hoche frénétiquement la tête, sortant son portable de ses poches. Et c’est  à ce moment qu’Eden reprend la parole «Tu sais pourquoi aucun électronique ne semble fonctionner ici ? C’est embêtant. » Il se pince les lèvres avant de soupirer bruyamment. Soyons honnêtes, ne pas avoir accès ni à internet ni aux appels locaux c’est assez embêtant, surtout à notre époque où l’usage de téléphones intelligent n’est que normalité. Pour un avocat qui peut, à tout moment, recevoir de nombreux appels de cas, ce manque de réseau est très peu pratique. « Je ne sais pas … » finit-il par dire enfin après quelques minutes de silence et de vains essais à trouver du réseau. « Il n’y a rien à faire… C’est comme ça partout ici. Mais… » agacé, il hoche négativement la tête, clairement d’incompréhension. « Ce n’est pas genre… Ton domaine d’expertise ?! »

« Depuis combien de temps possèdes-tu cette fleur? » Blake hausse un sourcil à cette question. Agacé, il déblatère « Je.. Je sais pas !! Depuis des années, je pense ! Depuis mon enfance.. Je ne sais pas… En quoi cette information t’es utile, de toute façon? »  

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« Les mains glaciales de Blake se posent sur les siennes, créant un contraste avec la chaleur qui émane de ses propres mains. Elle ne trouve pas cette proximité désagréable, juste un peu étrange. Par chance, Blake comprend son message et recule d’un pas, gardant néanmoins ses mains dans les siennes. Eden ne s’y oppose pas, après tout si elle veut attirer la sympathie de Blake afin qu’il s’adoucisse envers elle, aussi bien créer une intimité. « Je ne sais pas … Il n’y a rien à faire… C’est comme ça partout ici. Mais… Ce n’est pas genre… Ton domaine d’expertise ?! » Eden observe longuement Blake, se demandant s’il se moque d’elle où s’il est carrément idiot. Ne voyant aucune trace d’ironie sur le visage sombre de l’avocat, elle lève les yeux au ciel, s’efforçant de ne pas laisser paraître son agacement. « Oh, bien entendu ! En tant que fleuriste, il est évident que je peux observer une simple fleur et trouver immédiatement d’où elle vient. C’est si simple, si logique. » Peut-être que de répondre ainsi à celui qui la tient captive depuis quelques jours déjà n’est pas une riche idée. Mais elle s’en fiche, après tout, qu’a-t-elle à perdre ? « Je blague. », ajoute-t-elle toutefois, dans un excès de prudence.


« Je.. Je sais pas !! Depuis des années, je pense ! Depuis mon enfance.. Je ne sais pas… En quoi cette information t’es utile, de toute façon? » Elle hausse un sourcil. « Depuis des années ?! Depuis ton enfance ? » Sa voix a haussé d’un cran, elle est plus aigue à présent. « Tu as conscience de ce que tu avances ? À moins que cette fleur soit synthétique, c’est carrément impossible. Une rose ne peut vivre que quelques jours lorsque déracinée, voire quelques semaines si on ajoute certains nutriments dans l’eau. Mais des années ?! Tu te fous de moi, c’est certain. »

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« Oh, bien entendu ! En tant que fleuriste, il est évident que je peux observer une simple fleur et trouver immédiatement d’où elle vient. C’est si simple, si logique. » Il n’est pas certain, mais serait-elle entrain de faire usage de sarcasme? Observant Eden tout en fronçant légèrement les sourcils, il n’apprécie pas du tout le ton de voix employé par son « invitée », à un tel point que l’interrogation qui pouvait se lire à travers son regard se fait rapidement remplacer par une provocation qui ne désigne une chose : « Ose continuer ». Blake est reconnu pour son impulsivité, son imprévisibilité... Dieu seul sait ce qu’il pourrait faire lorsqu’il est poussé à bout. « Je blague » fit-elle enfin, comme si elle pouvait deviner que ce genre d’attitude ne glisse pas dans l’inaperçu avec son hôte.

Parfois, l’un pourrait se demander si Blake Dubois est apte de ressentir une quelconque émotion, telle le regret. En même temps, il est plus que normal d’être épris de regret suivant une parole dite sans réfléchir, un acte impulsif ou, au contraire, bien réfléchis, mais qui n’a donné le résultat prévu... Bref, est-il capable de ressentir les remords? ... La réponse est, bien évidemment, non. À travers les années, Blake a su étouffer les émotions qui désiraient se manifester en lui. Que ce soit l’amour, la haine, les remords, la compassion, l’empathie, le désir... Il a su taire ces sentiments qui le rendaient de plus en plus ... Humain. Outre l’amertume et cet éternel côté désagréable du « prince », rien en lui n’est capable de douceur. Toutefois, il y a quelque chose en Eden qui le transforme... Qui démolit tout ce dont il a pris des années à bâtir. Des années de travail laborieux sur lui-même afin que ce bouclier de fer l’entoure et le protège de tout ayant la possibilité de l’atteindre... Et l’arrivée de cette jeune femme viendrait à faire fondre ce fer? Non. Il est strictement hors de question!

« Depuis des années ?! Depuis ton enfance ? Tu as conscience de ce que tu avances ? À moins que cette fleur soit synthétique, c’est carrément impossible. Une rose ne peut vivre que quelques jours lorsque déracinée, voire quelques semaines si on ajoute certains nutriments dans l’eau. Mais des années ?! Tu te fous de moi, c’est certain. » Blake serre son emprise sur les mains d’Eden alors qu’il fronce les sourcils « Qu'insinues-tu par tes propos?! Serais-tu entrain de me traiter de menteur? » demande-t-il d’un ton de voix grave. Il lâche prise des mains de son interlocutrice et, soudain, ses mains deviennent plus froides qu’elles ne l’étaient, comme si on retire une couverture chaude de notre corps et que, après de longues heures de confort, ce dernier se voit exposé au froid d’une pièce. Un frisson s’éprend du corps de Blake alors qu’il recule encore plus d’Eden. « C’est la vérité! Absurde, oui, d'accord.. Mais c'est tout ce que je sais : elle m’appartient depuis des années... Et elle n’a commencé à... À mourir que récemment et, aussi drôle que cela puisse te sembler, mademoiselle, ce n'est pas du tout normal! » l’incompréhension peut très bien se faire identifier dans son ton de voix. Soudainement pris d’agacement, il déblatère « Peux-tu m’aider ou pas? »

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« Q u'insinues-tu par tes propos?! Serais-tu entrain de me traiter de menteur? » Eden hoche négativement la tête, d’un mouvement très lent. Pourquoi prend-t-il tout ce qu’elle dit comme une insulte, comme une attaque ? Il va vraiment falloir qu’elle commence à mettre ses gants blancs avec lui si elle ne veut pas le heurter. Il lâche finalement l’emprise qu’il avait sur ses mains, et la morsure glaciale de la pièce vient s’amplifier sur ses paumes et ses phalanges. Elle ne réalise qu’à cet instant à quel point il lui était agréable d’avoir ses mains dans les siennes… Elle frotte ses mains l’une contre l’autre, bien décidée à les réchauffer et à éloigner le souvenir de la sensation des mains de Blake. « C’est la vérité! Absurde, oui, d'accord.. Mais c'est tout ce que je sais : elle m’appartient depuis des années... Et elle n’a commencé à... À mourir que récemment et, aussi drôle que cela puisse te sembler, mademoiselle, ce n'est pas du tout normal! » « D’accord. C’est absurde, oui. Très absurde. Mais si tu me dis que c’est la vérité, je te crois, d’accord ? Je ne suis pas ton adversaire, alors cesse de tout interpréter comme tel, veux-tu ? »

Elle s’approche de Blake, franchissant d’un pas rapide l’espace qu’il a imposé entre eux. « Peux-tu m’aider ou pas? » Elle hausse les épaules, ignorant franchement si elle le pourra. Ce n’est pas qu’elle ne veuille pas, mais les circonstances dépassent largement son expertise. « Je vais essayer. » Elle esquisse un sourire, tend une main vers le visage de Blake. Doucement, elle effleure du bout des doigts sa mâchoire dessinée à la perfection, plongeant un regard inquiet dans celui de Blake. « Que t’est-il donc arrivé, pour que tu sois si sombre ? » Ces paroles murmurées se voient interrompues par une lueur. Eden tourne la tête, sa longue chevelure suivant le mouvement avec grâce, alors que son regard se pose sur la rose qui émane une lueur plus forte. Par ailleurs, la fleur ne semble-t-elle pas se raviver, alors même qu’elle pose sa main toute entière sur le cou de Blake ? « Je ne comprends pas… », dit-elle dans un souffle.